Menu
Libération

Double information judiciaire contre le Patriarche.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 septembre 1999 à 0h43

Après dix mois d'auditions, le parquet de Toulouse vient d'ouvrir,

selon nos informations, une double information judiciaire contre les responsables du Patriarche. D'un côté pour abus de confiance, abus de faiblesse et travail illégal, passibles de correctionnelle. De l'autre, pour plus grave: viol, tentative de viol et viol sur mineure de 15 ans, passibles des assises. A l'origine, c'est le dépôt de plainte contre X, révélé par Libération du 11 décembre 1998, qui déclenche tout. Ils sont alors six anciens pensionnaires de l'association de réinsertion d'ex-toxicomanes qui brisent le silence. Dénoncent les heures de travail bénévole, le RMI qu'on reverse pour partie à l'association, la «dépendance totale» qui se tisse vis-à-vis de l'organisme. Ainsi, parmi les six, Pascale Bastiani déclare: «Pendant douze ans, le Patriarche a spéculé sur ma crédulité, et mon Sida.» A l'époque, l'enquête préliminaire est confiée à la police judiciaire toulousaine. Qui n'en croit pas ses oreilles. Car de l'exploitation, on glisse parfois sur les affaires sexuelles. Les nuits passées avec tel ou tel responsable. Les fellations forcées. Et le reste. Selon une source judiciaire, les témoignages sont du «sérieux». Et puis, aux six plaintes, la justice en joint deux. Dont l'une émanant de parents d'une adolescente, qui aurait été abusée sexuellement dans l'un des 67 centres français du Patriarche. Pour l'association, étiquetée secte depuis un rapport parlementaire de 1995, le dossier s'alourdit.

Du