A la préfecture de Corse, quand il a fallu détruire le photocopieur
qui avait servi à reproduire le tract retrouvé au pied de la paillote Chez Francis, on a sorti les gants. Ou plutôt, l'ex-préfet Bonnet a donné les siens. C'est du moins ce qu'affirme dans le Monde son ancien chef de cabinet, Gérard Pardini: «Le 30 avril au soir, alors que le colonel Mazères (patron du GPS dans l'île, ndlr) était incarcéré, M. Bonnet, effondré, m'a demandé s'il y avait un risque que les enquêteurs remontent jusqu'à la photocopieuse qui se trouve dans le bureau du cabinet. Je lui ai dit que ce danger existait. Il m'a répondu qu'il fallait placer la machine hors d'usage ("). Il m'a remis ses gants blancs d'uniforme de préfet pour que j'effectue les diverses manipulations conduisant à sa destruction.» Quant à Bernard Bonnet, dans l'Express de cette semaine, il continue à mouiller deux conseillers de Jospin, Alain Christnacht et Clotilde Valter. Selon l'ex-préfet, Alain Christnacht lui aurait précisément demandé de «couvrir» Pardini, lors d'une réunion à Paris, à un moment crucial du scandale, le 27 avril. A cette date, explique Bonnet, il a des doutes sur l'implication de Pardini dans l'incendie de Chez Francis. «Je demande [aux conseillers, ndlr] s'il faut faire connaître ce doute à la justice. En clair, faut-il ou non couvrir Pardini si l'enquête le met en cause?» Réponse de Christnacht, selon Bonnet: «De toute façon, ça n'a pas d'importance» puisqu'il n'y a pas d'ordre écrit. L'entretien à p