A Genève, il était chargé de donner un coup de main à Eva Joly et
Laurence Vichnievsky, dans le cadre de l'entraide judiciaire. Le voilà seul commandant de bord sur le pont. Le juge Paul Perraudin, que les avocats genevois ont aimablement surnommé «Paul Pot», a fait diffuser, en début de semaine, un mandat d'arrêt international visant André Guelfi, l'homme d'affaires qui a prêté ses comptes suisses au groupe Elf-Aquitaine pour ses commissions occultes en 1991-1992. Joint par téléphone à Malte, Guelfi, surnommé «Dédé la Sardine», accuse le coup. «J'ai été stupéfait et effondré d'apprendre que j'avais un mandat contre moi, dit-il. Si le juge m'avait demandé rendez-vous, je n'aurais jamais refusé. Il ne m'a pas convoqué. Je ne suis pas le genre de personne à prendre la fuite comme Sirven, moi. Et j'ai déjà donné tous les détails de cette affaire à Eva Joly.»
Dîme. Mais le juge suisse a son propre dossier Elf pour «blanchiment d'argent», et surtout une plainte déposée à Genève, en juin 1998, par le groupe pétrolier dans l'affaire Leuna-Minol, le rachat par Elf d'installations pétrolières est-allemandes privatisées. 256 millions, puisés sur les caisses du groupe, avaient transité, l'espace de quelques heures, sur le compte d'une société Nobleplac appartenant à Guelfi en décembre 1992, de même qu'un montant de 13 millions de marks envoyé par le groupe Thyssen en juin 1993. Les commissions s'étaient évaporées après que les cadres du groupe eurent eux-mêmes prélevé leur dîme.
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