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Libération

Marseille: un monsieur Propre de la mort à la mairie. La guerre entre pompes funèbres privées et publiques fait rage.

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publié le 18 septembre 1999 à 0h45

Marseille, de notre correspondant.

Il faut s'en inquiéter: il y a, à Marseille, un perpétuel règlement de comptes autour de dix mille morts par an. Hier, la guéguerre a pris un tour nouveau grâce à Jean-Marc Benzi, un petit bonhomme rondouillard à noeud papillon, qui, tout transpirant, tenait salon dans un grand restaurant, devant des antipasti et un filet de loup au safran. Et même l'agréable picotement du lambrusco frais n'apaisait pas la colère de l'adjoint au maire, délégué aux opérations funéraires et cimetières.

«Capitaux américains». «Hélas, hélas! a-t-il commencé, C'est abominable, on parle du "marché de la mort. Ça veut dire fric et pognon. Hélas, hélas!» Passée cette introduction tout à son honneur, l'adjoint Benzi dut en convenir: son indignation est bien due au fait que la Régie municipale de Marseille, le service public de la mort, perd des parts de marché. «L'objectif que nous nous étions désigné n'est pas atteint», regrette-t-il. Et pourquoi? A cause de «dérives inacceptables, magouille, scandales» qui font que «les règles de la concurrence ne sont pas appliquées». Depuis la fin du monopole, le 10 janvier 1998, la Régie a perdu ses positions privilégiées dans les quatre hôpitaux de l'Assistance publique et n'a pas réussi, en retour, à percer le marché des cliniques privées. Certes, elle reste le premier opérateur, avec 40% du marché, mais sa position dégringole, et elle craint fort de se voir enterrer, excusez-nous, on n'a pas pu s'en empêcher, par la concurren