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Libération

«Personnellement, je n'ai pas pris position». L'audition de François Harelimana, ancien haut fonctionnaire hutu.

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publié le 18 septembre 1999 à 0h45

En 1995, François Harelimana, Rwandais de l'ethnie hutue débarqué en

France, se voyait refuser sa demande d'asile sur le territoire français. Une décision que l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et des apatrides) motivait par une clause (1 FA) de la Convention de Genève qui exclut le demandeur pour fait de génocide: «Il y a des raisons sérieuses de penser que ces personnes ont commis un crime contre la paix, un crime de guerre ou un crime contre l'humanité, au sens des instruments internationaux élaborés pour prévaloir des dispositions relatives à ces crimes.» Avec une compatriote déboutée pour les mêmes raisons, Harelimana a fait appel de cette décision. Il passait, vendredi, devant la commission de recours des réfugiés. «Jusqu'à aujourd'hui, la question des génocidaires rwandais séjournant en France n'a pu être traitée par un tribunal pénal français, souligne un rapport d'expert sur la clause d'exclusion. La commission de recours des réfugiés s'est ainsi trouvée saisie au premier plan pour traiter ces questions.» Ce n'est pas forcément son rôle.

Rétrogradé. Assis sur un siège de bureau, Harelimana affiche une décontraction apparente. Selon le rapporteur de l'Ofpra qui a instruit son dossier, cet ex-directeur général du ministère de l'Intérieur rwandais (jusqu'en 1994), rétrogradé ensuite comme simple directeur sans plus d'attributions, ne pouvait ignorer «ce qui se passait sur le territoire rwandais, même s'il disait qu'il ne pouvait en assurer le contrôle».