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Libération

Week-end détonant en Corse. Les biens d'agriculteurs bretons arrivés depuis trois jours ont été détruits. Et cinq locaux de l'Equipement ont explosé.

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publié le 20 septembre 1999 à 0h46

Week-end chargé, sur l'île de Beauté. Vendredi soir, un commando a

détruit le hangar d'une famille bretonne, qui venait de s'installer trois jours plus tôt dans une exploitation agricole, à Porto-Vecchio (Corse-du-Sud). Quelques heures plus tard, cinq attentats simultanés avaient détruit les locaux des directions départementales de l'équipement (DDE) à Calvi, Corte, Sartène, Porto-Vecchio et Ajaccio. Rien n'a encore été revendiqué, mais les deux affaires ne sont manifestement pas liées: l'attaque du commando semble n'être qu'une classique mesure d'intimidation pour le contrôle d'un terrain; les autres attentats sont, en revanche, une réponse à la visite de Lionel Jospin en Corse au début du mois.

«Nous n'avons plus rien.» La famille Launay avait quitté sa ferme d'Hénansal, près de Dinan (Côtes-d'Armor), en liquidation judiciaire, et décidé de prendre un nouveau départ en Corse, où elle venait régulièrement en vacances. Les Launay avaient signé l'acte de vente trois jours plus tôt, quand, vendredi, vers 21 heures, un commando d'une dizaine d'hommes cagoulés est entré. «Nous avons été effrayés quand on les a vus arriver», a expliqué Martine Launay. Mais les hommes armés «ne nous ont pas maltraités, ils ont même attendu que mon petit garçon se réveille pour nous neutraliser».

Le commando a ligoté Loïc, le mari, et sa fille aînée, Laura, 14 ans, et a laissé les mains libres à la mère et à son enfant de 2 ans et demi. Puis, ils les ont enfermés dans leur voiture, ont dégonflé les p