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Libération

Les avocats des scientologues s'appuient sur des dossiers envolés. Ils ont réclamé le renvoi du procès qui a débuté hier à Marseille.

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publié le 21 septembre 1999 à 0h47

Marseille, envoyé spécial.

Il a les accents qui traînent, façon IVe République, et les arguments bien affûtés. Jean-Yves Le Borgne, l'avocat de Xavier Delamare, le principal prévenu dans l'affaire des scientologues marseillais, est aussi du genre à glisser des formules qui font sourire, et qui font mouche. Hier, premier jour du procès contre sept scientologues accusés d'escroquerie, Me Le Borgne a attaqué sur l'affaire des scellés détruits par erreur au greffe du tribunal de Marseille (Libération d'hier). Lui, il les appelle ces «chers disparus».

Et il n'en démord pas: sans ces scellés, «le dossier n'est plus qu'un canard boiteux». Sans eux, «impossible de sortir des rumeurs accusatoires». Surtout, dit-il, qu'avec le «climat détestable» et le «tintamarre médiatique», tout ça ne respire pas bon «la neutralité et la sérénité». Et qu'importe si, dans les rangs des prévenus, un autre avocat glisse: «On a le déploiement médiatique que l'on mérite», la ligne de défense de la majorité des scientologues est claire: demander le renvoi du procès. D'ailleurs, avant Me Le Borgne, Olivier Metzner, un autre de leurs conseils, a développer son argumentation. Ces «scellés déterminants», ces «documents primordiaux», cette «base capitale» pour juger les prévenus, font défaut.

Pourrissement. Et, c'est vrai, la liste des pièces détruites en impose. On y trouve des publications de Ron Hubbard, gourou-fondateur de la secte, des règlements intérieurs, des gélules de vitamines, mais surtout, comme l