Rampoux, envoyé spécial.
L'église date du XVe siècle. «Et il n'y a que ça qui marche, ici.» La maman d'élève navigue entre colère et humour noir. La mairie du village est effectivement fermée. L'école est vide elle aussi et son noyer, au coin de la cour, ne fait plus d'ombre à personne. Rampoux, 84 habitants, ses bâtisses de pierre et la forêt lotoise de la Bouriane tout autour.
«Il y a deux maisons en location, plus bas dans la rue, et une autre qui se construit vers les Bouscaillou, indique ce retraité mécanographe. Cela fait trois familles qui s'installent et elles ont chacune des enfants.»
Fausses promesses. C'est justement ce petit hoquet démographique, dans un canton rural qui se dépeuple, qui a conduit le maire socialiste Yves Perrié à se démettre de ses fonctions: «J'ai démissionné parce qu'ils ne tiennent pas leurs promesses», dit-il. Dans une lettre de juin 1998, l'Inspection académique du Lot assurait son intention de surseoir au projet de fermeture de l'école compte tenu de ses efforts pour accroître la population du village. Yves Perrié avait en effet mis l'office HLM sur le coup pour aménager deux logements neufs dans un bâtiment abandonné à dix pas de l'école. Rien n'y a fait: l'Inspection académique a, malgré tout, rayé Rampoux de la carte scolaire, redessinée avant la rentrée des classes. La maman d'élève grogne encore: «C'est pas parce qu'on est petit qu'il faut se laisser écraser sans rien dire.»
Rampoux et son école ne sont pas isolés au milieu des chênes. Il