Ils étaient quelques-uns à s'être persuadés que la cour d'appel de
Paris mettrait en pièces le dossier Dumas-Deviers-Joncour. Espérances déçues pour les avocats. L'enquête menée depuis 1997 par les juges Eva Joly et Laurence Vichnievsky, qui porte sur les 66 millions de francs versés par Elf-Aquitaine à Christine Deviers-Joncour, et le bénéfice ponctuel qu'en aurait tiré l'ancien ministre, a été validée par la chambre d'accusation. L'ensemble des requêtes en nullité, à l'exception d'un point mineur, a été rejeté. Dès lors, le dossier va pouvoir se conclure: le réquisitoire du parquet est prêt à sortir et devrait être transmis aux deux magistrates. Celles-ci n'auront plus alors qu'à boucler leur ordonnance de renvoi.
Jean-René Farthouat et François Tosi, les avocats de Roland Dumas, mis en examen en avril 1998 pour recel et complicité d'abus de biens sociaux, se sont battus durant des mois afin d'obtenir le dessaisissement des deux juges. Ils estimaient que les faits reprochés à l'ancien ministre relevait de la seule Cour de justice de la République. «Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères, n'avait pas dans ses attributions la tutelle de la société Elf», relève la chambre d'accusation dans ses attendus. Elle poursuit: les délits qui lui sont reprochés n'ont «aucun lien direct avec la détermination et la conduite de la politique de la nation et des affaires de l'Etat, même si la commission de ces faits est concomitante à l'exercice d'une activité ministérielle». Seule u