Sur le marché «mondialisé» de la formation, la France perd chaque
année des parts de marché. De 1985 à 1998, le nombre d'étrangers inscrits dans les universités est passé de 130 000 (soit environ 13% de la population étudiante) à 120 000 (8% de la population étudiante). Depuis deux ans, ce déclin préoccupe sérieusement les pouvoirs publics, alertés par une série de rapports alarmants.
Le dernier en date, présenté hier par le député socialiste Alain Clayes (rapporteur du budget de l'enseignement supérieur), souligne que «la France ne peut rester à l'écart» d'un marché estimé à 130 milliards de francs. Reprenant l'un des leitmotive de Claude Allègre, le député rappelle que ce marché «a apporté 7,5 milliards de dollars à l'économie américaine», les Etats-Unis accueillant à eux seuls 34% de l'effectif mondial des étudiants étrangers. Après avoir longtemps été au premier rang des pays d'accueil, la France joue aujourd'hui un rôle de figurant.
«Vexatoires». Les principales raisons de l'érosion ont déjà été identifiées par les rapports de Patrick Weil et de Jacques Attali. Ces deux travaux ont été suivis d'améliorations jugées «encourageantes» par Alain Clayes. En 1997, Patrick Weil constatait que «l'obsession du "risque migratoire avait conduit la France à adopter une politique frileuse et indifférenciée qui la marginalise dans les grands courants d'échange intellectuels et économiques». En conséquence, il recommandait la levée des obstacles «rigides et vexatoires», notamment pour la