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Libération

La juge Joly ménage l'ex-madame Elf.

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Fatima Belaïd a touché 18 millions sans être inquiétée.
publié le 23 septembre 1999 à 0h50

«Cela faisait quelque temps que je voulais venir vous voir mais il y avait des raisons pour que je me taise», a dit Fatima Belaïd à Eva Joly le 13 avril dernier. L'ex-épouse de Loïk Le Floch-Prigent, ancien patron d'Elf-Aquitaine, se sentait menacée depuis longtemps. En réalité, elle vient d'apprendre que le juge suisse Paul Perraudin a retrouvé sa cagnotte à Zurich. Entre février et avril 1996, Fatima a reçu 18 millions de francs en trois versements aux bons soins d'Alfred Sirven, l'ex-bras droit de son «ex» (Libération du 23 avril). Cinq ans après sa séparation, elle aurait finalement encaissé la «prestation compensatoire» qu'on lui avait promise. Elle reçoit, comme par hasard, cet argent peu après la perquisition de son domicile et avant son premier interrogatoire.

Quoi qu'elle en dise, Fatima Belaïd a toujours eu la baraka. En épousant le patron d'Elf, elle était devenue la présidente de la fondation Elf. En s'en séparant, elle avait gagné un salaire de cadre, un appartement à Londres, et une somme de 18 millions sur un compte suisse. Et puis, Fatima a eu aussi de la chance avec Eva Joly. En février 1996, la juge de l'affaire Elf l'a mise en examen pour ses salaires, mais elle ne s'est pas intéressée à sa gestion de la fondation. Pour finir, le 13 avril dernier, Eva Joly recueille ses aveux sur les 18 millions, mais elle ne l'inquiète pas davantage. Au mois de juin, le juge suisse Paul Perraudin apprend de la bouche de Fatima qu'il est hors de question qu'elle restitue ce