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Libération

Une nouvelle tête pour la police judiciaire. Patrick Riou, patron de la PJ de Paris,a été nommé hier directeur central.

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publié le 23 septembre 1999 à 0h49

Il aurait pu rêver d'une sortie plus élégante: Bernard Gravet, 58

ans, directeur central de la police judiciaire (DCPJ), a été envoyé hier au cimetière des éléphants, l'Inspection générale de la police nationale. Le Conseil des ministres a estimé qu'il n'était pas utile d'attendre encore un an qu'il parte tout seul en retraite. Il est remplacé par Patrick Riou, l'actuel patron de la PJ à Paris, gentleman policier à l'élégance discrète et à l'humour très britannique, apprécié et reconnu par ses pairs. Mais sa nomination sert aussi à faire passer une pilule difficile à avaler à Matignon, la promotion probable à ses côtés d'un adjoint, Roger Marion, l'assez contesté chef de la division nationale antiterroriste (DNAT).

Bernard Gravet avait été nommé DCPJ «par intérim» par Charles Pasqua après la pénible démission en février 1995 de son prédécesseur, Jacques Franquet, mis en cause dans l'affaire des écoutes Schuller-Maréchal, dirigées contre le juge Halphen. Gravet, sympathique et bonhomme, n'a pas marqué la PJ d'une trace indélébile. Les mauvaises langues ont surtout retenu une fameuse erreur d'appréciation dans la fusillade islamiste de Roubaix en 1996, l'envoi malencontreux d'un hélicoptère pour récupérer dans l'Himalaya le procureur d'Evry pour l'affaire Tiberi, et son obstination à coincer trois Maghrébins qui n'y étaient pour rien au tout début de l'affaire Erignac. Surtout, il s'est laissé peu à peu déborder par Roger Marion, le patron de l'antiterrorisme, qui ne l'a même p