France Inter profite du premier Festival de la ville pour délocaliser son antenne à Créteil pendant 24 heures. Quelque 150 personnes, 24 téléphones et 3 cars régie débarquent dans la ville. La station va émettre pour la première fois (et pour 150 000 F) pendant toute une journée hors de la maison mère. L'occasion de «remplir notre devoir de radio du service public», explique Jean-Luc Hees, directeur de la station.
Sans le Festival de la ville à Créteil, auriez-vous déplacé toute l'antenne en banlieue?
Oui, c'était prévu. A Créteil, c'est un peu l'occasion qui fait le larron. Mais la banlieue, la ville en général sont des sujets qui me sensibilisent depuis longtemps. Ma mère habite dans une HLM à Evreux, j'y ai moi-même vécu. Je trouve qu'on dit beaucoup de conneries sur la banlieue. On joue à se faire peur, on ne songe qu'à nos frayeurs et nos ignorances collectives.
Vous pensez que les médias ont une dette envers les banlieues?
Complètement. C'est le point de départ de la réflexion. On ne parle souvent de la banlieue que lorsqu'il y a des problèmes, à l'occasion d'une voiture qui crame, d'un flic qui descend quelqu'un, d'une émeute. France Inter a eu envie d'aller jeter un coup d'oeil un peu plus objectif, d'essayer de sortir des clichés. Nous n'allons pas rentrer en disant que nous sommes des spécialistes des quartiers. Mais nos auditeurs seront plus informés. C'est mon rôle de sensibiliser les auditeurs aux débats de société, d'écouter ce qui se passe ailleurs et de le faire