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Libération

Bizutage en sourdine chez les gad'zarts. Aux arts et métiers, l'«usinage» a survécu à la loi de 1998.

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publié le 28 septembre 1999 à 0h53

Le bizutage bouge encore. Et les traditions font mieux que survivre.

Telles sont les conclusions d'un rapport que s'est procuré Libération, réalisé par l'inspection générale de l'Education nationale, sur les pratiques d'usinage dans les centres de l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers (Ensam) de Cluny et de Châlons-en-Champagne. Le travail a été mené à la suite de plusieurs plaintes d'élèves, notamment de Châlons, à la cellule SOS Violences mise en place par le ministère. Car, depuis la loi du 17 juin 1998, qui condamne «le fait pour une personne d'amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et éducatif» (1), les Ensam, en ligne de mire lors du vote de la loi, ont dû balayer devant leur porte. Mais l'usinage a encore de beaux restes. Pour Cluny, «rien n'autorise à estimer que les faits traditionnellement désignés sous le vocable usinage ont totalement disparu au centre», note le rapport, «même s'il semble qu'ils aient été réduits en quantité et en contenu». Les bizuteurs agissent toujours la nuit. Mais ils ont troqué des pratiques contre d'autres. Comme «ces cérémonies se déroulant dans le parc la nuit avec des lumières rouges, où les élèves se déplacent les yeux bandés suivant des itinéraires déterminés sur fond de musique de bonzes tibétains alternant avec des bruits de tronçonneuse». Le rapport précise que le secret s'impose comme condition d'un