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Libération

Dammarie: prison ferme pour quatre jeunes. La mort d'Abdelkader, tué par un policier en 1997, avait provoqué de violentes émeutes.

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publié le 28 septembre 1999 à 0h53

Les réquisitions avaient été sévères, les condamnations aussi. Hier,

le tribunal correctionnel de Melun a infligé des peines de douze à quinze mois de prison ferme à quatre jeunes après les émeutes de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), le 18 décembre 1997. Seul un prévenu a été relaxé. Tous étaient poursuivis pour violences volontaires en réunion.

A Dammarie, ce soir-là, quelque 150 jeunes affrontent les forces de l'ordre. Ils sont violents, un policier est gravement blessé. Ils sont en colère après la mort d'Abdelkader Bouziane, abattu par la police la nuit précédente.

Plus d'un an et demi après, l'enquête montrera que les policiers avaient menti. Ils avaient prétexté la légitime défense ­ thèse reprise par Jean-Pierre Chevènement ­ pour justifier les tirs. L'un des coups de feu avait atteint l'adolescent de 16 ans d'une balle dans la nuque, lors d'une course-poursuite en voiture. A côté d'Abdelkader, le passager de la Golf est passé à tabac et atterrit à l'hôpital. Un an plus tard, deux policiers sont mis en examen pour «violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner» et «tentative de meurtre et violences illégitimes» dans l'affaire du tabassage.

Risque. Hier, les avocats des jeunes étaient amers: «C'est extrêmement sévère, compte tenu du contexte», regrette Me Pioli. Me Tricaud rappelle qu'«à la suite des émeutes, le commissaire de Dammarie a été limogé. La liste des 30 suspects qu'il avait établie après les incidents ne comprenait que des Maghrébins,