Brest, envoyé spécial.
Il y a de l'ambiance à la faculté de médecine de Brest depuis l'annulation, la semaine dernière, du difficile concours de passage en deuxième année. Saisi par trois étudiants recalés en juin et contestant leur notation dans l'épreuve de «santé communautaire», le tribunal administratif de Rennes a en effet estimé que, s'il ne pouvait pas apprécier la validité des notes elles-mêmes, l'obligation de double correction n'avait pas été respectée. Aucune double signature, en tout cas, ne le prouvait. «Dès lors, le concours ne peut qu'être lui-même annulé», a jugé le tribunal.
Zéro pointé. Or, les copies ont bien été corrigées deux fois, proteste Pierre Appriou, le président de l'université de Bretagne occidentale. Et, en plus, «cette décision fera jurisprudence, dit-il. En effet si la double correction est prévue par les textes pour certaines épreuves, les procédures auxquelles cette double correction serait soumise n'ont jamais été définies». Mais c'est surtout pour les 79 étudiants admis en deuxième année, sur 400 candidats, que le traumatisme est violent. D'abord parce qu'ils ont découvert à cette occasion que, sur les 400 copies de l'épreuve contestée, 140 avaient été sanctionnées d'un zéro pointé. «C'est inadmissible, on travaille dur toute l'année et on s'aperçoit qu'on ne corrige même pas notre travail», s'insurge une étudiante. Quand on sait que l'admission se joue parfois à quelques dixièmes de point, la pilule est amère. Ensuite, parce que planait la