Donner des réponses avant que la situation ne devienne «ingérable».
Telle est la priorité des recteurs qui surveillent avec inquiétude le développement sporadique de la mobilisation lycéenne. Hier, plusieurs dizaines d'établissements ont manifesté «pour de meilleures conditions de travail». Si le mécontentement reste concentré dans les académies du Sud, la Bretagne, le Nord et la Franche-Comté ne sont pas non plus épargnés. Hormis Toulouse, où l'on a compté plus de 2000 manifestants, les rassemblements restent partout limités à quelques centaines d'élèves (Auch, Millau, Poitiers, Arles, Bordeaux et Avignon).
Les principaux syndicats de lycéens s'efforcent de donner un minimum de cohérence au catalogue des revendications. L'Union nationale lycéenne réclame des recrutements de profs et pas plus de 30 élèves par classe. Depuis Paris, la Fédération indépendante et démocratique lycéenne «apporte son soutien» aux journées régionales de manifestations qui pourront être organisées «par la base». Le mouvement étant naturellement en manque de mots d'ordres fédérateurs, ce «soutien» a été interprété comme un appel quasi officiel à une «journée nationale de mobilisation».
Au rectorat d'Aix-Marseille, une cellule d'urgence a été mise à la disposition des chefs d'établissements confrontés à des «débrayages». A Nice, le recteur réunit ce matin les proviseurs afin de passer en revue les problèmes rencontrés. Partout, les recteurs s'efforcent de «boucher les trous» dans l'urgence en recrutant