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Libération
Portrait

Au ministère de la Santé, le calme de Gillot ne dérange pas. Ses méthodes tranchent avec celles de Kouchner, à qui elle a succédé.

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publié le 30 septembre 1999 à 0h56

Que se passe-t-il avenue de Ségur, au ministère de la Santé? Rien,

ou presque. De tous côtés, on entend le même refrain: «Météo stable. Aucun avis de tempête.» Comme si la maison était vide. «Pourquoi voulez-vous que l'on fasse du bruit?», interroge avec un sourire la nouvelle résidente des lieux, Dominique Gillot. «Mon arrivée n'est pas synonyme de changement de politique. Bernard Kouchner a été appelé à d'autres fonctions. Moi, j'arrive, je continue, je prends les mêmes dossiers. Et j'ai conservé la plupart des membres du cabinet.»

Dominique Gillot, nouvelle secrétaire d'Etat à la Santé, est ainsi. Elle ne paye pas de mine, et le sait. Totalement inconnue du grand public, elle dit s'en moquer. A la différence de son prédécesseur qui adorait l'agitation et la tempête, elle préfère «travailler dans le calme et la sérénité». «Cela nous change», note, amusé, un directeur d'administration. Un autre haut fonctionnaire: «Kouchner, c'était un homme qui aimait l'urgence et les coups.» Sans projecteurs. Là, d'une certaine manière, c'est l'inverse. Madame la secrétaire d'Etat n'a pas de projets particuliers. Et ne s'en cache pas. «Je débarque, j'apprends et j'écoute», tel est son leitmotiv. Mais elle précise: «Cela fait plus de vingt ans que je fais de la politique. Je suis montée peu à peu en responsabilités. Et les situations politiques, les rapports de force, je connais. Je suis tout sauf naïve.» Inclassable, Dominique Gillot. «Grande bosseuse», répète-t-on, de tous côtés. Tant p