Emouvante scène de retrouvailles, hier matin à la Cour des comptes.
La plupart des anciens dirigeants du Crédit Lyonnais étaient convoqués par la Cour de discipline budgétaire et financière (une émanation de la Cour des comptes) pour y répondre de trois dossiers tordus. Plusieurs d'entre eux étant mis en examen, sous contrôle judiciaire leur interdisant de se rencontrer mutuellement, ils ne s'étaient pas revus depuis fort longtemps. D'ou cette avalanche de «bonjour, comment ça va?». Quatre hauts responsables étaient déférés devant cette instance disciplinaire du secteur public: Jean-Yves Haberer, ancien président du Lyonnais, François Gille, ancien directeur général, Jean-François Hénin, ancien dirigeant de la filiale Altus, ainsi que son bras droit, Claude-Eric Paquin. Plus une belle brochette de témoins, dont Raymond Lévy, actuel président du CDR (la structure qui a hérité des actifs de la banque), et Alain Gomez, ancien président de Thomson.
Pierre Joxe, président de la Cour des comptes, voulait démontrer l'efficacité de ses services. Alors que les multiples procédures pénales concernant le Lyonnais traînent en longueur, sa Cour de discipline budgétaire et financière entend condamner les responsables pour «faute de gestion». Ce n'est pas un délit, mais la cour dispose de son propre pouvoir de sanction en cas de mauvaise utilisation des deniers publics. En l'occurrence, à travers trois investissements réalisés en 1992 par Altus (Marland, Sater et Cellotep), son réquisitoir