L'armée de l'air s'estime bien mal récompensée de sa participation
victorieuse à la guerre contre la Yougoslavie. Ses principaux responsables qui se retrouvent aujourd'hui et demain sur la base de Reims (Marne) pour tirer à huis clos les enseignements de «la campagne aérienne du Kosovo» ne pourront éviter de parler budget. Car les crédits de l'Air (34,5 milliards) vont baisser l'an prochain de 3,6%. Bien plus que le budget global de la Défense, qui ne recule, lui, que de 1,3%. Une situation qui «inquiète» et «préoccupe» son chef d'état-major, le général Jean Rannou, comme il l'a dit aux députés de la commission de la défense. L'armée de l'air voit ses crédits amputés de 2 milliards au profit des marins, afin que ceux-ci financent un programme de frégates" antiaériennes. Ces bateaux servent essentiellement à protéger les porte-avions, dont l'utilité est régulièrement contestée dans l'armée de l'air.
Or, pour le général Rannou, la campagne du Kosovo constitue «un changement irréversible des conditions d'emploi de l'instrument militaire». Sur le terrain, les aviateurs ont enfin remporté la bataille qui les oppose depuis toujours aux «terriens». La guerre peut être gagnée depuis le ciel, et les troupes n'interviennent plus au sol que pour occuper le terrain abandonné par l'adversaire. «Ce conflit est le premier de l'histoire où une coalition a pu vaincre une force armée significative sans être réellement au contact avec elle», affirme le général Rannou. Pourtant, aucun nouve