Marseille, de notre correspondant.
Sur les images vidéo des banques braquées, il y avait «le petit gros» et «le grand». Toujours les deux mêmes têtes, fausses moustaches, faux sourcils, verres de contact, fort maquillage. En 26 braquages, ils n'ont jamais varié dans leur déguisement. A la fin, ça énervait les gendarmes. Surtout que l'un des deux était déjà apparu sur des vidéos de banques braquées entre 1984 et 1989, et jamais identifié. On les appelait «les costumes poignards». Sur leurs habits, ils revêtaient un vieux costard, style Emmaüs ou Secours populaire, chemise, cravate, et se plantaient un poignard à la ceinture. A eux deux, donc, 26 vols à main armée, entre juin 1997 et août 1999, sur 17 départements du Centre, du Limousin, de l'Ouest. 1,7 million de francs récoltés. Au début, ils font les banques, puis se rabattent sur les petites supérettes: il y a plus d'argent. Du boulot propre, jamais un blessé. Le «petit gros» parle, calme, déterminé, le grand reste derrière, en couverture. Ils tapent toujours les zones rurales. Près d'un bois, de préférence, où ils s'évanouissent ensuite.
Camarades de cellule. Mais le petit train-train dérape à Bourganeuf (Creuse), le 27 août. En sortant du magasin Stoc, ils se trouvent nez à nez avec les gendarmes. Fusillade. Le duo file, quand même. Mais les gendarmes ont l'impression d'avoir fait mouche. Quelques jours plus tard, ils retrouvent, dans la Haute-Vienne, la 309 utilisée. Il y a du sang dedans. Encore quelques jours, et dans