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SPECIAL CHINE. Des petits frères pour l'enfant unique? De nombreuses dérogations pourraient finir par rendre cette loi caduque.

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publié le 1er octobre 1999 à 0h57

(correspondance de Pékin)

La Chine va-t-elle maintenir longtemps sa politique de l'enfant unique? Alors que la première génération des «petits empereurs» vient d'entrer à l'université, les autorités se posent en effet la question. Une annexe jusqu'alors ignorée de la loi sur l'enfant unique risque de venir bouleverser les codes les plus stricts en ville. Selon ces quelques lignes, les couples où le père et la mère sont eux-mêmes des enfants uniques ont droit, comme une sorte de récompense, d'enfanter deux bébés.

Héritier mâle. Cette annexe était restée méconnue jusqu'à présent. «Les premiers enfants uniques arrivent maintenant en âge de se marier. On ne parlait pas de cette annexe auparavant car les personnes concernées n'étaient que des enfants», explique Liu Hongyan, démographe au centre de recherche et d'information sur la population chinoise. «Bien que nos enquêtes démontrent que la plupart des couples ne voudront quand même qu'un seul enfant, cette provision risque d'aboutir à une augmentation du nombre de citadins, qui composent 30% de la population nationale», estime Xie Mingdao, responsable du planning familial pour la région centrale du Sichuan.

Concernant en principe l'ensemble de la population, la politique extrêmement restrictive de l'enfant unique ne s'applique en pratique qu'aux citadins. Les campagnes devraient donc être peu concernées par cet aménagement légal. Des amendements ont déjà été adoptés pour les paysans, qui ont le droit d'avoir un second enfant si l