Jacques Chirac peut-il être entendu comme témoin par un juge
d'instruction? Les juristes vont encore s'arracher les cheveux sur cette délicate question de droit (lire ci-contre). Après le dossier des emplois fictifs, c'est dans celui des fraudes électorales du IIIe arrondissement de Paris que deux parties civiles, Yves Contassot, maire adjoint de cet arrondissement et porte-parole des Verts à Paris, et Pierre Montacié, militant socialiste du IIIe, vont déposer cette semaine une demande d'audition du chef de l'Etat auprès de Jean-Paul Valat et de Philippe Coirre, les juges chargés de l'affaire. «Tous les faits sont avérés, les instigateurs démasqués, les procédures sont connues. (") Dès 1989, il semble patent que le maire de Paris et certains maires d'arrondissement avaient pris une part active au processus», a déclaré hier Yves Contassot lors d'une conférence de presse. Les avocats des plaignants, Mes Marie-Pierre de La Gontrie et Antoine Comte, vont également appuyer la demande d'audition de Jean Tiberi, déjà formulée par Pierre-Alain Brossault, militant écologiste.
Travail de fourmi. Les deux plaignants n'ont cité aucun des noms des responsables. Mais il est exact que l'enquête menée par la brigade de recherches départementale de Paris met en évidence, progressivement, un système qui dépasse le seul problème du IIIe arrondissement (lire Libération du 24 septembre). Les enquêteurs ont recommencé un travail déjà effectué partiellement par leurs collègues il y a quelques années