Avignon, envoyé spécial.
Attablé hier au Cid Café, Antoine Foux soupire: «On va passer pour des bouffons complets si on fait grève hors des heures de cours. Le ministre va se bidonner.» Les lycéens d'Avignon et du Vaucluse étaient parmi les précurseurs du mouvement, dans la rue dès le 21 septembre. Maintenant, ils hésitent, semblent reculer. A part ceux de Carpentras et de Tarascon, la plupart ne participeront pas à la manif de jeudi. Ils cherchent d'autres formes d'action, des «opérations coup de poing» entre 18 h et 20 h, ou le dimanche, pour ne pas rater les cours. C'est ça qui enrage Antoine, 16 ans, en première: «Le dimanche! Des bouffons!»
Parti de son lycée, Philippe-de-Girard (technique), pour des histoires d'emploi du temps, le mouvement a entraîné les lycées généraux Mistral et Aubanel, par solidarité. Et par deux fois, ils se sont retrouvés à 3 000 ou 4 000 dans les rues d'Avignon, joli succès. Comme jeudi dernier. Mais joli désordre aussi. Manque d'organisation, vu de l'extérieur. «Beaucoup nous taxent de fumistes à cause de ça», regrette Alice Vintenon, 16 ans, en terminale littéraire à Mistral. Du coup, Johan Kuhnel, 16 ans, en seconde à Aubanel, affirme: «On n'a plus envie de manifester. Ça ne sert à rien. Ça fait deux ans qu'on manifeste et on ne nous entend pas. On nous prend pour n'importe quoi.»
Symbolique. Jeudi, une longue réunion a divisé les délégués de chaque lycée. Finalement, un communiqué en est sorti: «Pour la majorité des lycéens qui sont en premièr