Les chasseurs viennent d'infliger à Dominique Voynet une bonne leçon
de concertation. La «coordination nationale Natura 2 000», qui regroupe une cinquantaine de fédérations départementales de chasseurs, a obtenu le 27 septembre du Conseil d'Etat l'annulation de plusieurs actes pris par la ministre de l'Environnement pour relancer l'application de la directive «Habitats». Cette directive de 1992 prévoit la constitution d'un réseau européen de zones spéciales de conservation baptisé «Natura 2 000», où tout développement économique et touristique ne serait pas interdit mais fortement encadré. Face à la grogne des forestiers et chasseurs qui dénonçaient une «sanctuarisation» de ces paysages contraire à leurs intérêts, le gouvernement Juppé avait gelé le processus d'établissement des listes de ces sites. Seul un décret obligeant les préfets à consulter dans un délai de quatre mois les élus locaux avant d'établir ces listes avait été pris en 1995. C'est ce texte que n'a pas respecté Dominique Voynet en demandant, dans une circulaire d'août 1997, aux préfets de sélectionner en deux mois les sites «sans problèmes» car appartenant déjà à l'Etat. Le Conseil d'Etat a par ailleurs annulé l'envoi à la Commission européenne des trois listes des sites (535 au total) ainsi répertoriés. «Voynet a commis deux fautes: le non-respect des textes. Mais surtout, elle a voulu avancer à marche forcée sans associer les populations et les élus qui vivent dans ces milieux», dénonçait hier Michel Du