Walid Koraytem n'a toujours pas compris pourquoi on veut le faire
tomber. Mis en examen en juillet par Eva Joly, ce Libanais de 62 ans est au centre de quelques affaires qui pourraient devenir fâcheuses pour ses commanditaires: des grands contrats d'armement, du lobbying pétrolier, du financement politique" Mais ses récents pépins ont pour cause un simple découvert bancaire de 62 millions de francs auprès du Crédit Lyonnais, qui lui vaut une mise en cause pour «recel d'abus de biens sociaux». C'est agaçant de plonger pour si peu.
Papa Koraytem était le médecin personnel de la famille du roi d'Arabie Saoudite, son fils Walid avait pour camarades de jeux ses prestigieux rejetons, dont Fahd, le futur monarque. Une fois tout le monde parvenu à l'âge adulte, Walid Koraytem met ses entrées au service de l'industrie française de l'armement: son nom apparaît ainsi dans les archives de Thomson, de l'Aérospatiale ou du Giat. Aux côtés d'Akram Ojjeh ou Adnan Kashoggi, il fait partie de ces intermédiaires qui ont surfé sur la vague des grands contrats à l'exportation.
Troc aux petits oignons. Dans les années 80, Walid Koraytem fait la connaissance d'Etienne Lorenceau, un hommes d'affaires français installé en Suisse, proche du RPR et du PR. Plus tard, le trésorier du parti chiraquien, Robert Galley, écrira cette superbe lettre de recommandation: «J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt les efforts de l'un de nos fidèles amis, Etienne Lorenceau, qui depuis 1984 est à la fois un soutien sans fai