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Libération
Reportage

A Nice, un procureur lassé des pressions maçonniques

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Eric de Montgolfier est reçu aujourd'hui par Elisabeth Guigou.
publié le 14 octobre 1999 à 0h58
(mis à jour le 14 octobre 1999 à 0h58)

Nice, envoyée spéciale.

Il refuse de confirmer l'information. Mais la chose est officielle au ministère de la Justice: le procureur de Nice, Eric de Montgolfier, a rendez-vous aujourd'hui avec Elisabeth Guigou. Ce magistrat, connu pour son franc-parler et sa gestion rigoureuse du dossier Tapie à Valenciennes (le Match OM-VA), a déclenché une tempête au sein de la juridiction niçoise où il occupe un poste clé. Il va s'en expliquer avec la garde des Sceaux.

Dans une interview accordée au Nouvel Observateur, la semaine dernière, puis dans d'autres journaux, Eric de Montgolfier, las après sept mois passés dans son nouveau poste, a levé le couvercle qui pèse sur Nice. «C'est la première fois dans ma carrière que je vois à l'oeuvre, dans l'institution judiciaire et dans la cité, des phénomènes de réseaux d'une telle ampleur.» Et d'évoquer la disparition de dossiers en cours, des affaires qui deviennent curieusement prescrites. Des blocages. Des réseaux. Sans avancer de noms ou d'exemples, le procureur n'y va pas par quatre chemins. Il désigne les réseaux francs-maçons, dont tout le monde lui parle comme perturbant le fonctionnement de la justice. Avec de tels propos, l'esclandre est garanti. La ministre de la Justice lui demande un rapport samedi dernier. Il l'a transmis hier.

Contre-offensive. Localement, c'est l'émeute. Depuis des années, la juridiction de Nice est accablée de critiques. Il y eut les accusations de pédophilie à l'encontre de certains magistrats, d