Le professeur Hubert Allemand, médecin conseil de la Cnam (Caisse
nationale d'assurance maladie) en aurait presque perdu son flegme légendaire, en présentant hier la plus grande enquête jamais réalisée en France sur la prise en charge des patients diabétiques. Cette enquête met à jour la «formidable faiblesse de notre système de soins». Elle montre que «les médecins généralistes ne font pas leur travail» et que les patients eux-mêmes «devraient se responsabiliser».
La situation est pour le moins déroutante. En France, plus d'un million et demi de personnes souffrent de diabète type 2, c'est-à-dire non insulino-dépendant. Caractérisée par un excès de glucose dans le sang, cette infection chronique grave touche principalement des personnes de plus de 40 ans. L'obésité, le tabac et l'alcool étant les facteurs de risque les plus classiques. Tout l'enjeu est de le dépister tôt, de le traiter et puis de le prendre en charge au plus près pour prévenir les complications, en surveillant entre autres le taux de glycémie. «Par le biais d'une étude rétrospective sur les prescriptions et les consultations,nous avons étudié la prise en charge de plus de 610000 patients», explique le professeur Allemand. Avec, en moyenne, plus de dix consultations annuelles chez le généraliste, ces patients semblent très suivis. «Or, l'examen de dosage, préconisé une fois par an, n'est réalisé que chez 40% des patients.» De même, le suivi des risques vasculaires, mais aussi le dépistage des complications o