L'approche est inédite: il y aurait en France au moins 6 000
machines à sous clandestines, soit un pactole estimé à plus de 2 milliards de francs, «qui défile entre les mains du crime organisé, n'acquittant ni taxes ni impôts». Ce n'est pas l'existence du crime organisé qui gêne les auteurs de «Machines à sous et criminalisation en France» (1), une étude présentée comme un produit de l'université Paris-II-Assas, mais le manque à gagner pour l'Etat.
«C'est un problème de cohérence, estime Alain Bauer, l'influent consultant qui a signé la préface. Il serait logique d'interdire totalement les jeux, ça ne me choque absolument pas. Mais la France autorise le Loto, les jeux dans les casinos et les champs de courses, et interdit les machines à sous; l'Etat a créé du même coup un espace où s'engouffre une mafia et dont la recette échappe à l'Etat.» La note, en fait assez sommaire, insiste sur cette dangereuse «zone grise au coeur de la société française» et empile des éléments épars qui ne sont pas d'une rigueur très universitaire. Est jointe en annexe une liste de 51 règlements de comptes dans le Midi, une «hécatombe» pour 1998-1999. Ce n'est en réalité qu'une compilation de la presse locale, qui livre en vrac tous les défunts de mort violente, dont les liens avec les machines à sous sont parfois lointains.
D'après le SRPJ de Marseille, il y a eu 15 règlements de comptes dans la région marseillaise en 1997, 17 en 1998 et 8 à ce jour pour 1999. «Et quand ces universitaires parlent de r