Les bacheliers boudent obstinément les études scientifiques. Amorcée
au début des années 90, la désaffection des Deug de sciences et de technologie s'accélère, éveillant «l'inquiétude extrême» du président de la conférence des présidents d'université, André Legrand. Du 18 au 24 octobre, à l'occasion de la Semaine de la science, le ministère de l'Education nationale entreprendra de réhabiliter la culture scientifique. «En quatre ans, le nombre de lycéens ayant choisi une filière scientifique aura chuté de 33%», vient de souligner Claude Allègre, pour qui la crise des vocations scientifiques «peut être qualifiée de tragique».
Pour cette rentrée, la baisse des inscriptions serait d'au moins 7%. Jean-Pierre Borel, président de la conférence des UFR (unités de formation et de recherche) de sciences, souligne que celle-ci touche surtout les options «sciences de la matière» (physique et chimie) et «sciences de la nature et de la vie». La baisse dépasse parfois les 25%, notamment dans les universités de Lyon, Saint-Etienne, Brest, Dijon, Aix ou Metz.
Selon les universitaires, cette désaffection aurait deux origines distinctes, l'une «franco-française», l'autre commune à la plupart des pays occidentaux. Tous se passe comme si la jeunesse de ces pays, impressionnée par les débats sur le nucléaire ou sur les OGM, avait perdu toute confiance en la science. Jean-Pierre Borel note, par ailleurs, que les étudiants français «se sont construit des voies de contournement du premier cycle». Tand