C'est une phrase, empruntée à André Breton, qu'ils aimaient bien
mettre en exergue dans leurs revendications: «Je ne cherche pas à changer les règles du jeu, mais le jeu lui-même.» Espoir vain. Mis en examen et écroués hier, les Francs-Tireurs et Partisans version années 90, qui avaient revendiqué onze attentats anti-FN à Marseille depuis 1991, n'ont changé ni le jeu ni les règles. C'est mercredi, à 7 heures du matin, que les inspecteurs du SRPJ de Marseille ont déboulé chez Yves Peirat, 40 ans, sans emploi, et chez William Ferrari, 38 ans, technicien-journaliste. Le premier, considéré comme l'instigateur et le moteur quasi unique du groupe, aurait, selon les enquêteurs, «globalement tout avoué». Et prendrait les onze attentats sur son seul compte. Avec, comme indices de son implication, la mèche lente, les deux grenades et le pistolet à grenaille saisis à son domicile.
«Erreur politique». William Ferrari, lui, a été accroché sur le dernier fait d'armes des FTP: l'explosion du groupe électrogène du Stadium, une salle de concerts de Vitrolles, le 29 octobre 1998. Une opération pour laquelle Ferrari aurait fabriqué la minuterie de la bombe et procédé à la reconnaissance des lieux. Bien que, selon son avocat, Dany Cohen, William Ferrari n'ait pas été très chaud pour l'affaire: «Il considérait que c'était une erreur politique et qu'il fallait lutter contre le Front national par des moyens légaux.» Mais Ferrari a finalement donné un coup de main à son ami de plus de quinze ans.
Troi