Guingamp, envoyée spéciale.
Une belle prestance et beaucoup d'incohérences. Hier, au tribunal de Guingamp (Côtes-d'Armor), l'abbé Jean-Yves Cottard, 52 ans, n'a en rien varié sa ligne de défense, la sienne depuis le drame qui coûta la vie, le 22 juillet 1998 au large de Perros-Guirec, à quatre scouts marins et un plaisancier. En substance: «Je ne savais pas, je ne suis pas responsable», et les familles des scouts morts comme les ecclésiastiques réunis dans la salle d'audience communient avec lui, attachés à ce guide spirituel d'un autre âge, cet homme habillé d'une soutane et de maigres mots qui ne sait plus rien, ou alors si peu. Accusé d'«homicides et blessures involontaires par manquements délibérés à des obligations de sécurité et de prudence», Jean-Yves Cottard, qui risque cinq ans de prison, n'a cessé de louvoyer.
Pas de diplômes. Personne, dans ce camp de scouts marins, n'avait les diplômes nécessaires à l'encadrement d'une activité nautique. Tous s'en remettaient à l'abbé, qui lui-même s'en remettait aux autres. «Mais vous faisiez quoi exactement?» finit par lancer le procureur Michel Belin à un abbé qui perd de sa superbe au fil des heures. Pas grand-chose. Superviser. Et la sécurité, les compétences? Qui décidait quoi dans ce camp de Trédez-Locquemeau? L'abbé se défausse sur son adjoint, Jean-François Pepe, dont le témoignage fut, involontairement, le point d'orgue d'une journée de dupes.
Un air de Tintin à lunettes, mais sans aucune malice, Pepe lâche n'y rien conna