Odeurs de poudre, de champ de bataille et de défaite. Entendu par le
tribunal correctionnel d'Evry, Xavier Dugoin, l'ancien patron RPR du conseil général de l'Essonne, a procédé à une sorte de déclaration liminaire et lâché une expression énigmatique: l'emploi fictif de Xavière Tiberi s'insérait, selon lui, dans le cadre de «prises en charge croisées» d'emplois politiques au sein du RPR. Dugoin est un homme amer, brisé, qui a tout perdu. Son propos n'est pourtant pas le fruit de cette seule amertume. Depuis le début des investigations concernant les emplois «singuliers» du conseil général de l'Essonne, une mécanique est suggérée: celle du brouillage de pistes qui consiste à attribuer des indemnités complémentaires et indues à des élus de l'Essonne sur le budget de la mairie de Paris. A faire rémunérer du personnel des Hauts- de-Seine par un autre département, etc. Ce brouillage a l'avantage d'être difficilement repérable, par les autorités de contrôle comme par la justice. Il n'a d'ailleurs pas été mis au jour et prouvé, à l'exception des faits jugés à Evry: les cas d'Alain Aubert, vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine, et de Bruno Tellenne, ancienne plume de Charles Pasqua. La justice a déjà assez à faire avec des systèmes estampillés Mairie de Paris, comme ceux des emplois fictifs mis à disposition du RPR et ceux des emplois fictifs «tout court», Corréziens et épouse compris, qui font tous deux l'objet d'instruction. Ce qu'évoque Dugoin est autre: il suggèr