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Libération

Le député est un loup pour le loup. Un rapport prévoit de les éloigner des troupeaux, voire de les abattre.

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par Raphaël ORTSCHEIDT
publié le 20 octobre 1999 à 1h16

Sale temps pour les vingt à trente loups présents sur le territoire

français: selon nos informations, pour la première fois, des parlementaires préconisent de restreindre leur mobilité à des zones bien délimitées, voire de les abattre. Les deux rapporteurs de la mission d'information diligentée par l'Assemblée nationale en avril ont parcouru les départements de la Drôme, de l'Isère, des Alpes-de- Haute-Provence, des Alpes-Maritimes et des Hautes-Alpes. Au terme de leur périple, Robert Honde (Alpes-de-Haute-Provence, RCV) et Daniel Chevallier (Hautes-Alpes, PS) s'apprêtent à demander au gouvernement l'abandon pur et simple des politiques favorisant la cohabitation entre les bergers, leurs troupeaux et les loups. Et ce pour défendre le «pastoralisme à la française».

«L'intrus, c'est le loup.» Intitulé De l'incompatibilité du loup et du maintien d'un pastoralisme durable, le rapport sera présenté ce matin en commission permanente et devrait vraisemblablement recevoir l'imprimatur de ses membres. Avant d'atterrir sur les bureaux du Premier ministre et des ministres de l'Environnement et de l'Agriculture. Robert Honde et Daniel Chevallier y argüent des grandes difficultés économiques rencontrées par les éleveurs et bergers français pour souhaiter qu'on ne les contraigne pas davantage en leur imposant de s'équiper de chiens, de parcs électrifiés ou d'alarmes. Pour Daniel Chevallier, joint hier par Libération, «l'intrus, c'est le loup. La tension monte chez les éleveurs, et ce n'est