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Libération

Le pétard mouillé du préfet Bonnet. Voici l'histoire vraie de la paillote, écrit-il dans son livre. Sans convaincre.

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publié le 20 octobre 1999 à 1h16

Le juge d'Ajaccio Patrice Cambérou a attaqué hier une nouvelle série

d'auditions pour boucler le dossier des paillottes. Il a entendu hier deux officiers de gendarmerie. Ce sera, aujourd'hui, le tour d'Olivier Schrameck, directeur de cabinet de Lionel Jospin. Et, demain, de Dominique de Combles de Nayves, directeur de cabinet du ministre de la Défense.

Cela le démangeait depuis un moment. Bernard Bonnet avait certes semé depuis six mois des mines dans le champ médiatique, mais la plupart ont fait long feu. Du coup, le préfet sort la mitrailleuse lourde, avec son livre fraîchement publié, Préfet en Corse (1). Il faut sauver le soldat Bonnet: alors il tire sur tout ce qui bouge. Même si, une fois la fumée dissipée, il n'a pas touché grand-chose, ça défoule. Mais au-delà d'un certain côté brouillon, la stratégie est fine et ce n'est pas pour rien que le préfet a placé en exergue de l'ouvrage une longue citation de Machiavel. A la justice, il fournit un coupable (Gérard Pardini, son ex-directeur de cabinet); aux amateurs de polars, un complot (Matignon étouffe l'affaire); à l'opinion, une bande d'hommes de main (les magistrats chargés du dossier).

Beau rôle. Le résultat est au moins décevant. Le préfet se perd, dans ses entretiens comme dans son livre, dans un long plaidoyer pro domo, raconte à nouveau son rôle (incontestable) dans l'identification des assassins de son prédécesseur et se gratifie d'un solide bilan, où tout n'est pas faux mais rien n'est bien neuf. Il veille avec co