Il n'était pas militant convaincu, mais il l'est devenu. Pascal
Merbelay, sergent-chef des pompiers de Langres (Haute-Marne), a adhéré au SNSPP (Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels), il y a un an, «seulement à cause des copains, après quatorze ans de service sans carte». Mais hier, il a suivi ses collègues syndiqués à Paris, pour défiler. Car depuis le 9 octobre, Pascal a peur.
Remorque calcinée. Il est de garde ce samedi. A 4 h 50 du matin, la sirène hurle. Le temps d'enfiler la veste ignifugée, de prendre le casque sous le bras, et le voilà dans le fourgon sur l'autoroute A 31, à dix kilomètres de la caserne. «Une intervention sans problème. Un camion dont l'essieu s'échauffe dans une montée et qui crame entièrement. Le conducteur a eu le temps de sortir. Classique.» Avec sept collègues, ils viennent à bout de l'incendie. Mais la remorque est totalement calcinée et le chargement s'est répandu: des détecteurs d'incendie qui gisent, cassés, sur le bas-côté. Cinq jours plus tard, il découvre, dans la presse locale, que les détecteurs en question contiennent des pastilles d'americum 241, un dérivé du plutonium. «Un, ça va encore, là il y en avait 900.» Les pompiers qui ont participé à l'intervention alertent leurs supérieurs. Ces derniers les soumettent à une analyse médicale. «Un toubib est venu à la caserne pour faire les prises de sang. Deux jours plus tard, la direction nous a dit que tout allait bien, qu'on n'était pas touchés. Jusqu'à ce qu'on découvre le