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Libération

Ile-de-France: le BTP avoue le trucage. Des dirigeants de sept entreprises ont été mis en examen hier.

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publié le 22 octobre 1999 à 1h18

Autre raison, hier, d'avoir des sueurs froides pour le RPR: les

marchés truqués d'Ile-de-France. Ouverte le 3 juin 1997, cette information judiciaire, conduite par Armand Riberolles et Marc Brisset-Foucaut, concerne essentiellement les opérations de rénovation des lycées d'Ile-de-France, sous la houlette du conseil régional, dirigé alors par Michel Giraud (RPR). Mardi, les deux magistrats ont mené une grosse opération: les directeurs commerciaux ou directeurs généraux de sept entreprises poids lourds du BTP ont été placés en garde à vue dans les locaux de la brigade financière. Ont été visées Bouygues-BTP, Spie-Batignolles, Dumez, Fougerolles, Campenon-Bernard, Norfrance, Mazel.

Ces dirigeants ont ensuite été déférés devant les juges d'instruction hier après-midi, où ils ont été mis en examen pour entente anticoncurentielle.

Cette opération est un tournant dans l'instruction. Plusieurs dirigeants d'entreprises (Sicra et Baudin-Chateauneuf) avaient déjà été mis en examen. Sans que soit véritablement confirmée l'existence d'un système global d'attribution des marchés. Cette fois, selon des sources proches de l'enquête, la plupart des dirigeants placés en garde à vue ont reconnu qu'un système de «répartition» avait bien été mis en place, certaines sociétés faisant semblant de concourir, pour laisser la place à leurs rivales. Certains auraient tenté de faire une distinction assez subtile entre une «répartition» des marchés et un phénomène d'«entente», délit réprimé par le code péna