Marseille, correspondance.
Moins habitués à faire des vagues dans leurs propres rangs que dans les couloirs des institutions qu'ils contrôlent, les magistrats des vingt-cinq chambres régionales des comptes seront en grève le mardi 26 octobre. Le Syndicat des juridictions financières (SJF), qui regroupe 60% des 336 conseillers de ce corps de contrôle, a déposé un préavis lundi, appelant les magistrats à «l'arrêt, jusqu'à nouvel ordre, de toute collaboration avec la Cour (des comptes)», autorité de tutelle des chambres régionales depuis leur création, en 1983.
«A la traîne.» Les raisons de cette subite poussée de fièvre tiennent, pour l'essentiel, à la réforme du statut des magistrats régionaux, en souffrance depuis deux ans, et actuellement sur le bureau du vice-président du Conseil d'Etat. Calqué à l'origine sur celui des conseillers des tribunaux administratifs, qui bénéficient d'un nouveau régime depuis mars 1997, ce statut est aujourd'hui nettement en retrait au niveau des primes et du déroulé de carrière. Et dans les chambres, on peste d'être «à la traîne du reste de la haute fonction publique», Pierre Rocca, président du SJF et conseiller à la chambre de Provence-Alpes-Côte d'Azur, soupçonnant même une «volonté de rendre ce corps le moins attractif possible». Le projet de nouveau statut élaboré par Pierre Joxe, premier président de la Cour des comptes, comblerait ces écarts de rémunération et de plans de carrière. Mais les lenteurs dont il semble frappé sur son parcours