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Libération

Pourquoi Papon a choisi la Suisse.Hubert de Beaufort, qui l'a aidé, revient sur onze jours d'exil.

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publié le 25 octobre 1999 à 1h19

Arrivé à Fresnes (Val-de-Marne) sous les huées des détenus vendredi

soir, Maurice Papon y a déjà passé trois nuits, sur les dix ans de réclusion criminelle auxquels il a été condamné pour complicité de crimes contre l'humanité. Le détenu devrait quitter aujourd'hui la section des soins intensifs de l'hôpital pénitentiaire pour intégrer une chambre-cellule du service de cardiologie. «Il éprouve pour le moment de la fatigue, du dégoût et du mépris», ont déclaré ses avocats, Jean-Marc Varaut et Francis Vuillemin, samedi à l'issue d'une heure d'entrevue. «Il est dans l'état d'esprit de quelqu'un qui s'attendait à être arrêté et qui n'a pris aucune disposition pour fuir.» Selon ses défenseurs, Papon, qui avait envisagé de se réfugier «en Italie (...) a décidé de ne plus partir et d'attendre à Gstaad qu'on vienne l'interpeller». Hubert de Beaufort, 72 ans, organisateur du «voyage» en Suisse de «Robert de La Rochefoucauld» (nom d'emprunt de Papon, ndlr), ne supporte pas les termes de «cavale» ou de «fuite» qui «peuvent être envisagés par des gens jeunes et alertes, mais non par un vieillard de 89 ans». Ce fils du chef de cabinet militaire de Charles de Gaulle en 1958, qui n'est pas «un intime de M. Papon (...), a fait sa connaissance en mai 1998, pour effectuer une contre-enquête sur le procès» et exclut tout «réseau de complicité dans la police et l'administration: le voyage en Suisse n'a justement été possible que parce qu'il fut naturel, légal et discret, sans une préparation lo