La chasse aux clandestins est ouverte. Jean-Pierre Chevènement a
officiellement ouvert la saison le 11 octobre. Dans une circulaire que Libération s'est procurée, le ministre de l'Intérieur reproche aux préfets «le niveau anormalement bas» des mesures d'éloignement des étrangers en situation irrégulière. Il les enjoint d'augmenter «sensiblement» leur activité d'ici à la fin de l'année. Le ton est comminatoire: «Vous devez motiver et mobiliser les services de police compétents pour procéder aux interpellations, qui sont actuellement en nombre insuffisant.» Et pour les préfets qui n'auraient pas compris que les temps ont changé: «Il a été fait montre d'une grande circonspection durant la régularisation. Il convient d'y mettre fin car elle n'est plus justifiée.» Dans le Robert, circonspection signifie «surveillance prudente», et ses contraires sont «imprudence, légèreté, témérité ou confiance».
La circulaire s'adresse aussi à sa collègue garde des Sceaux, Elisabeth Guigou. Jean-Pierre Chevènement écrit «mon objectif est que les décisions du juge judiciaire puissent faire l'objet d'une instruction pénale du garde des Sceaux» pour mettre fin «aux divergences de jurisprudence» dans les décisions de maintien en rétention.
«Supérieur hiérarchique». L'USM (Union syndicale des magistrats) trouve «doublement choquante» cette déclaration: «Comme ses prédécesseurs de droite, Jean-Pierre Chevènement se prend pour le supérieur hiérarchique du garde des Sceaux. Les divergences de jurisprudence