Accusé Eric de Montgolfier, levez-vous! C'est un peu la scène qu'espèrent aujourd'hui certains magistrats niçois: pouvoir mettre en accusation leur nouveau procureur, Eric de Montgolfier, connu pour son rôle lors de l'affaire OM-VA à Valenciennes et désormais réputé pour avoir exposé publiquement les dysfonctionnements judiciaires à Nice. Ils se réunissent aujourd'hui en assemblée générale un événement rare dans les juridictions pour réagir, protester ou faire le point. Certains ont envisagé le vote d'une motion de défiance en forme de condamnation sans appel. Mais le procureur a d'avance récusé «un tribunal autoproclamé» et le président du tribunal de grande instance (TGI), Hervé Expert, a réfréné les ardeurs. L'AG à huis clos des magistrats du siège (c'est-à-dire sans leurs collègues du parquet) ne devrait pas déboucher sur une révolte du Bounty, à moins que les choses ne dégénèrent.
Le détonateur, c'est une interview dans le Nouvel Observateur le 7 octobre. Le procureur de Nice y dénonce l'existence de «réseaux», notamment francs-maçons, de «blocages», de dossiers égarés ou enterrés, un manque de «rigueur». Un certain nombre de magistrats n'ont pas apprécié. Depuis l'ouverture du débat, les positions se résument ainsi: à gauche, le Syndicat de la magistrature, qui représente un tiers des votants aux élections professionnelles, soutient plutôt le procureur. L'APM, syndicat de magistrats très minoritaire et très à droite, prône le combat contre de Montgolfier.
La thérapi