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Libération

La colère annoncée des magistrats niçois

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Leur nouveau procureur a dénoncé l'existence de réseaux. Ils se réunissent aujourd'hui pour réagir.
publié le 27 octobre 1999 à 1h22
(mis à jour le 27 octobre 1999 à 1h22)

Accusé Eric de Montgolfier, levez-vous! C'est un peu la scène qu'espèrent aujourd'hui certains magistrats niçois: pouvoir mettre en accusation leur nouveau procureur, Eric de Montgolfier, connu pour son rôle lors de l'affaire OM-VA à Valenciennes et désormais réputé pour avoir exposé publiquement les dysfonctionnements judiciaires à Nice. Ils se réunissent aujourd'hui en assemblée générale ­ un événement rare dans les juridictions ­ pour réagir, protester ou faire le point. Certains ont envisagé le vote d'une motion de défiance en forme de condamnation sans appel. Mais le procureur a d'avance récusé «un tribunal autoproclamé» et le président du tribunal de grande instance (TGI), Hervé Expert, a réfréné les ardeurs. L'AG à huis clos des magistrats du siège (c'est-à-dire sans leurs collègues du parquet) ne devrait pas déboucher sur une révolte du Bounty, à moins que les choses ne dégénèrent.

Le détonateur, c'est une interview dans le Nouvel Observateur le 7 octobre. Le procureur de Nice y dénonce l'existence de «réseaux», notamment francs-maçons, de «blocages», de dossiers égarés ou enterrés, un manque de «rigueur». Un certain nombre de magistrats n'ont pas apprécié. Depuis l'ouverture du débat, les positions se résument ainsi: à gauche, le Syndicat de la magistrature, qui représente un tiers des votants aux élections professionnelles, soutient plutôt le procureur. L'APM, syndicat de magistrats très minoritaire et très à droite, prône le combat contre de Montgolfier.

La thérapi