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Libération

Evadés de Clairvaux. La justice en défaut.

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Le procès des sept hommes révèle les lacunes de l'enquête sur l'évasion de 1992, qui fit deux morts.
publié le 28 octobre 1999 à 1h23
(mis à jour le 28 octobre 1999 à 1h23)

C'est le procès de sept hommes qui pensaient n'avoir pas grand-chose à perdre et qui semblent sûrs de ne plus rien avoir à perdre. A l'isolement dans des prisons de la région parisienne, les «évadés de Clairvaux» sont convoyés jusqu'à la cour d'assises de l'Aube, tous les jours depuis le 13 octobre. Vers 13 heures, la même escorte arrive, sirènes hurlantes: trois voitures de gendarmerie, un fourgon cellulaire, trois voitures de gendarmerie, un second fourgon, quatre voitures de gendarmerie, une dizaine de motards. Les CRS ont bouclé les abords du palais de justice de Troyes. Encore une demi-heure et les accusés seront alignés dans un box en Plexiglas, devant deux rangées de CRS et de policiers du Raid. Meneurs ou suiveurs, l'acte d'accusation ne fait pas dans le détail. Tous sont jugés pour leur coaction dans le meurtre d'un surveillant, lors de leur évasion de la centrale de Clairvaux, le 11 septembre 1992 (lire Libération du 15 octobre 1999). Une belle tragique: le surveillant Marc Dormont et le détenu Rémy Morard étaient restés sur le pavé de la cour d'honneur de l'ancienne abbaye réputée sans failles.

Lacunes. Sept ans plus tard, évadés et surveillants se retrouvent face à face. Dans la bulle du palais de justice, chacun revit l'évasion. Les récits s'entrechoquent, se contredisent. Un constat s'impose: les lacunes de l'enquête sont telles qu'on ne saura jamais avec certitude ce qui s'est passé cet après-midi-là, entre la salle de sport où le moniteur fut