Les mots sont violents, l'argumentaire sans concession, le titre
brutal: «Appel contre la dictature du néolibéralisme en médecine». Suit un long texte (lire ci-contre) où sont stigmatisés la médecine à deux vitesses, l'arrivée des compagnies d'assurances, le poids de l'argent, etc. Puis, à la fin, des centaines de signatures. Cela fait bien longtemps qu'autant de monde ne s'était retrouvé autour d'un texte aussi catastrophiste sur la santé. Se passerait-il enfin quelque chose dans le monde bien désabusé de la médecine générale de base? En tout cas, ils ont signé. Aussi bien des médecins que des usagers de la santé, des syndicalistes que des anonymes. Quelques vedettes, aussi. D'abord, comme une évidence, Pierre Bourdieu, sociologue de l'exclusion et baromètre actuel du mouvement protestataire. A ses côtés, le maire communiste de Saint-Denis, Patrick Braouzec, le célèbre biologiste Jacques Testard, la gynécologue Joëlle Brunerie-Kaufman, un grand nom de la pédopsychiatrie, Stanislas Tomkiewicz. De nombreux médecins généralistes. Des syndicalistes de Sud-Santé ou du Syndicat national de la psychiatrie, des infirmières, la responsable de la mission France-Solidarité de Médecins sans frontières, Noëlle Lasne. Ou encore de simples usagers. Et, bien sûr, Patrice Muller, médecin de quartier et rédacteur en chef de Pratiques, une étonnante et nouvelle revue dont le sous-titre est tout un programme: les Cahiers de la médecine utopique.
Demande urgente. C'est lui qui est à l'origine de