La communauté juive religieuse en défenseur des valeurs familiales.
C'est le message qu'a voulu donner hier le grand rabbin de France, Joseph Sitruk, en plaçant la cinquième édition du Yom Hathora sous le signe de «la famille, une valeur sûre». Présenté comme universel, pour croyants et non-croyants, ce thème se veut surtout fédérateur au sein d'une communauté traversée par des courants de repli identitaire de plus en plus affichés. Une tentation du ghetto face à laquelle les responsables religieux veulent jouer un rôle modérateur. Organisé tous les trois ans, le Yom Hathora est une manifestation propre au Consistoire de France, sans lien avec les grandes fêtes religieuses. C'est devenu l'événement central de la communauté juive française qui y célèbre sa culture religieuse et ses valeurs. «Ce public ne représente peut-être que 15% des 600 000 juifs de France mais c'est un noyau très dur», s'inquiète un responsable associatif.
Au Parc des expositions du Bourget (Seine-Saint-Denis) le Yom Hathora a connu hier un record d'affluence dans un mélange festif de bar-mitsva géante et tonitruante: on a compté plus de 40 000 visiteurs et quelques invités de marque (David Lévy, ministre des Affaires étrangères israélien, Jean Kahn, président du Consistoire central, et Bakchi Doron, grand rabbin d'Israël). Le thème de la journée, affirmé avec une ostension qu'aucune religion en France n'assume aussi publiquement, résonne comme l'écho inévitable de récents débats politiques. Après s'être