Jean-Pierre Dintilhac, procureur de la République de Paris,
s'explique sur une mutation qui fait l'objet de vives polémiques. Depuis plusieurs jours, le remplacement d'Anne-José Fulgéras à la tête de la section financière du parquet de Paris suscite beaucoup d'émoi. On vous soupçonne de l'avoir sanctionnée pour sa gestion du dossier Mnef qui a débouché sur la délivrance d'un réquisitoire supplétif visant nommément Dominique Strauss-Kahn. Il n'y aucune divergence entre tous ceux qui, au parquet, ont suivi cette affaire: Jean-Claude Marin, Anne-José Fulgéras, Sylvie Schlanger et moi-même. Les décisions prises le sont de manière concertée; elles ne relèvent pas d'initiatives personnelles d'un électron libre. Depuis dix-huit mois que j'exerce ma fonction, il n'y a d'ailleurs pas un seul dossier dans lequel je puisse dire que j'ai été trahi. Sur les dossiers sensibles, aucune décision n'a été prise dans mon dos, ni sans que j'en sois averti. Dans le cas de la Mnef, je m'entretiens régulièrement avec les juges d'instruction. Ils m'ont tenu au courant de ses développements. Et j'ai été immédiatement averti de la demande de réquisitoire supplétif visant Dominique Strauss-Kahn. Les raisons de ce changement d'affectation apparaissent néanmoins obscures. Je ne peux pas tout mettre sur la place publique. Chacun a des compétences, des qualités, des défauts" La transparence absolue en la matière, c'est la pire des choses. C'est Big Brother. Ce que je peux affirmer en tous les cas, c'e