Périgueux, envoyé spécial.
Ce n'était un secret pour personne. A 51 ans, le bibliothécaire de La Roche-Chalais (Dordogne) vivait encore chez sa maman et embrassait les petits garçons de 10 à 12 ans sur la joue quand ils venaient chercher des livres. En fait, il en faisait un peu plus avec les enfants. Au point d'être poursuivi, hier, devant le tribunal correctionnel de Périgueux, pour «agression sexuelle sur mineurs de 15 ans par personne ayant ascendant». Il comparaissait aux côtés de deux enseignants, à qui la justice reproche de ne pas avoir dénoncé ses faits et gestes.
Dénonciation anonyme. C’est une histoire en deux temps. En 1996, des élèves de CM2 se plaignent à leur instituteur, A.-B. C., du comportement de Maurice Guittet. L’instituteur en informe sa directrice, Jocelyne Shwarzwaelder, qui elle-même s’en ouvre au maire de La Roche-Chalais. Les enseignants écrivent aussi à leur inspecteur d’académie. Ce premier épisode est resté sans suite. L’inspecteur d’académie autorise les enseignants à continuer à accompagner les enfants à la bibliothèque. Les gendarmes, qui avaient ouvert une enquête après une dénonciation anonyme, concluent à une rumeur infondée. Et le parquet classe l’affaire.
La donne change à la rentrée scolaire suivante. En 1997, le principal du collège Saint-Aulaye, qui accueille en classe de sixième les petits écoliers du CM2 de La Roche-Chalais, entend à nouveau les élèves. Ils sont vingt-deux à se plaindre. Cette fois, l’affaire va plus loin. Le pr