L'avocat général ne soutient plus que les sept hommes alignés dans le box ont tué Marc Dormont, surveillant à Clairvaux, lors de leur belle tragique du 11 septembre 1992. Au seizième jour du procès des évadés de Clairvaux devant la cour d'assises de Troyes (Aube), Jean-Paul Content a cherché à convaincre les jurés que ces hommes sont complices du meurtre. Et, hier soir, le réquisitoire est tombé. Très lourd: trois peines de perpétuité, trois peines de vingt ans et une peine de dix à douze ans de réclusion criminelle.
L'avocat général reconnaît pourtant d'emblée les lacunes de l'instruction (lire Libération du 28 octobre): «Je conviens que le dossier n'est pas bien ficelé, des expertises techniques font défaut, certains actes d'enquête auraient pu être poussés, trois juges se sont succédé.» Il estime que la responsabilité en est collective: «Je n'ai pas demandé l'expertise de toutes les douilles et toutes les balles, mais la défense ne l'a pas fait non plus.»
Pendant trois longues heures, il va alors tenter de rafistoler les trous de l'instruction, parfois convaincant, parfois confus, ponctuant la plupart de ses démonstrations d'un «j'avance seulement une explication que je trouve plausible, je n'en suis pas sûr à 100%». Une ligne sous-tend néanmoins tout son réquisitoire: Michel Ghellam, cerveau autoproclamé de l'évasion, ne cherche qu'à noircir les surveillants pour venger en respect de son code d'honneur de caïd son ami détenu qui a été tué lors de l'évasion. «On a voul