Menu
Libération

Dialogue posthume de collaborateurs.

Article réservé aux abonnés
Les éditions Berg sont poursuivies par les héritiers de Lucien Rebatet et de Pierre-Antoine Cousteau.
publié le 6 novembre 1999 à 1h49

Les héritiers de deux collaborationnistes farouches, Lucien Rebatet et Pierre-Antoine Cousteau (le frère du commandant), attaquaient vendredi à Paris en référé les éditions Berg International pour interdire la publication posthume des «dialogues» des deux hommes. Rebatet et Cousteau, condamnés à mort à la Libération, avaient vu leur peine commuée en détention à perpétuité et en avaient profité, en 1950, depuis leur prison de Clairvaux, pour écrire cette vingtaine de dialogues inédits. Ils sont présentés et annotés par Robert Belot, le biographe de Rebatet. «C'est un document essentiel, explique Georges Nataf, l'éditeur, les collaborateurs ne se sont jamais exprimés librement après guerre. Ici au contraire, ils expliquent ce qu'ils pensent et montrent que leur adhésion au nazisme n'était pas un accident de parcours.» Les deux hommes dissertent de leurs «vérités rescapées» et de leur engagement, du nationalisme maurrassien au racisme hitlérien. Ils reprochent à Hitler d'avoir trahi ses propres principes, c'est pour eux l'explication de la défaite du nazisme. Ils détestent sans surprise de Gaulle, admirent Staline, «depuis que le fascisme est mort, il n'y a plus d'ordre que chez les Rouges», saluent Marcel Aymé et Céline, mais étrillent Genet ou Sartre, «sorti du maquis des Deux-Magots où l'on a terriblement peu risqué le crématoire».

Georges Nataf avait le manuscrit sous le coude depuis des années et promis de ne le publier qu'à la mort du commandant Cousteau. Le Dialogue de «v