Souvent divisés sur la question du port du foulard à l'école, islam
et laïcité sont-ils sur le point de s'affronter à propos de la gestion des cimetières? C'est ce que pense le Collectif des familles des défunts, qui vient de déposer une requête auprès du tribunal administratif de Paris contre le syndicat intercommunal chargé de la gestion du cimetière musulman de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour «profanation de tombes». Près de 7 000 m2 ont en effet été nettoyés et réorganisés pour construire un nouveau parking et une maison de gardien, ce qui a entraîné le déplacement de près de 500 tombes. Conscients du délai de procédure, le collectif et son avocate, Françoise Baconnet, ont toutefois entamé un recours à l'amiable avec le syndicat, qui n'a pas donné suite à ce jour.
Sites touristiques. De hauts murs mantelés de blanc, une lourde porte en bois cloutée de fer forgé, des voûtes mauresques: les 7 hectares du cimetière musulman de Bobigny, avec leurs tumulus traditionnels, ressemblent à un petit coin d'islam paisible. Un endroit toutefois en déshérence où seuls les majestueux cyprès plantés par l'imam responsable évoquent un signe d'entretien. Pour autant, ce site historique fondé en 1926, à l'apogée du centenaire de l'Algérie française, carrefour touristique de visiteurs en quête d'orientalisme (le père d'Isabelle Adjani, la mère de Smaïn, la princesse et poétesse Selma et le marathonien Boughiera, entre autres célébrités, sont inhumés là), peut-il échapper aux principes du dr