Bruxelles (UE), de notre correspondant.
La santé des bébés n'est manifestement pas la priorité absolue de la Commission européenne. Il lui aura fallu dix-huit mois de réflexion, pas moins, pour qu'elle se décide enfin aujourd'hui à interdire définitivement l'utilisation de «phtalates» dans les jouets en plastique destinés à être mâchouillés par les enfants de moins de 3 ans. Car ces composés chimiques sont accusés d'être à l'origine de cancers et de problèmes de stérilité. Charmant pour des objets spécialement conçus pour que les bambins puissent se faire les dents (il s'agit essentiellement des anneaux de dentition et autres glaçons en plastique).
Le problème posé par cette affaire est, justement, qu'il n'est pas nouveau. La Suisse a interdit l'utilisation de deux phtalates (sur les six existants) particulièrement nocifs (le DIPN et le DEHP) depuis" 1985. Une décision qui aurait dû amener les autorités nationales et européennes à s'interroger sur l'innocuité de ce composé qui donne de l'élasticité au PVC sans nuire à sa résistance et qui lui permet de conserver des couleurs brillantes en dépit d'une utilisation prolongée.
En 1997 et 1998, le Danemark et l'Autriche ont pris, à leur tour, des mesures d'interdiction bientôt suivies par l'Espagne. Copenhague a demandé à la Commission, en avril 1997, de se saisir du problème. Le comité scientifique européen «de la toxicité, de l'écotoxicité et de l'environnement» (composé d'experts indépendants) a rendu un premier avis en avril 19